Plan Maroc Vert : nouvelle stratégie agricole

L'agriculture au Maroc a été toujours un secteur stratégique pour le développement socio-économique du pays.

Le secteur agricole a, en effet, connu de nombreux programmes de développement agricole et rural  dans le but de permettre au pays d'assurer sa sécurité alimentaire et de contribuer dans la croissance économique du pays. Pourtant, malgré ce soutien l’agriculture reste un secteur sous-développé. Afin de remédier à ce problème,  une nouvelle stratégie de développement agricole, nommée « Plan Maroc Vert » a été élaborée par le Département de l'Agriculture du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime. Quels sont, alors, les objectifs, les grandes lignes et les impacts prévus du « Plan Maroc Vert » ?

Le Plan Maroc Vert a pour finalité la mise en valeur de l’ensemble du potentiel agricole territorial afin de transformer un secteur qu’on juge traditionnel et vivrier en un secteur moderne. La nouvelle agriculture marocaine se veut un secteur avec des stratégies qui permettraient de :

 *Imprimer au secteur agricole une dynamique d'évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive qui tient compte de ses spécificités;

*Valoriser au mieux les potentialités;

*Faire face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et économiques;

*Accompagner la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial.

Le Plan Maroc Vert s’articule sur autour de deux piliers. Le premier pilier du PMV vise le développement accéléré d’une agriculture moderne et compétitive, vitale pour l’économie nationale. Ce développement sera réalisé à travers la concrétisation de nouveaux projets à haute valeur ajoutée, tant dans les productions que dans les industries agro-alimentaires, en s’appuyant sur les investissements privés à travers le financement de 700 à 900 projets d'un coût total de 10 à 15 milliards Dhs annuellement.

Le deuxième pilier concerne l'accompagnement solidaire de la petite agriculture, à travers l'amélioration des revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones rurales. Dans ce cadre, il sera procédé au financement de 300 à 400 projets sociaux inscrits dans le cadre d'un plan régional visant la reconversion des agriculteurs précaires dans des activités à haute valeur ajoutée et moins sensibles aux précipitations. Il s'agit aussi, d'encourager les projets de production intensive dans les domaines aussi bien de production animale que végétale, à travers l'encadrement des agriculteurs et leur qualification pour avoir un revenu supplémentaire. Afin de réaliser un équilibre entre les deux piliers des plans régionaux ont été élaborés.


Les plans régionaux : un engagement pour la mise en œuvre du PMV

La déclinaison du Plan Maroc Vert en 16 plans agricoles régionaux consiste à construire une vision et une offre agricole régionalisées et permettant d’engager le Ministère de l’Agriculture et ses partenaires régionaux autour d’objectifs communs. En outre, cette déclinaison permettrait  de mobiliser des fonds régionaux et nationaux, les organismes de crédit, les investisseurs, ainsi que les autres bailleurs de fonds désireux  de soutenir le Maroc dans la mise en œuvre de ce plan.

 Ces plans régionaux portent sur l’augmentation des niveaux de production des différentes filières identifiées, l’amélioration de la qualité et des conditions de commercialisation de la production et l’amélioration des niveaux de valorisation de l’eau d’irrigation avec des impacts chiffrés sur la création d’emplois. Voir encadré donnant l’exemple des objectifs du plan régional de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer.

 

Objectifs du plan régional de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer.

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Source : Ministère de l’Agriculture

 

Toujours en prenant comme exemple le plan régional de  la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaer,lavaleur de la production végétale et animale dans cette région  passera de 4,8 milliards de DH actuellement à près de 10 milliards en 2020. La valeur de la production végétale atteindra 4,6 milliards en 2020 contre 1,7 actuellement et celle de la production animale  atteindra 5,3 milliards contre 2,6 aujourd’hui. De plus, la valeur ajoutée croîtra de manière substantielle en triplant sur un délai de onze ans : de 1,3 milliard de Dhs à 3,9 milliards Dhs  en 2020.


A l’horizon 2020, l’activité agricole régionale génèrera 17,68 millions de journées de travail (JT) en milieu rural, soit 64% de plus qu’actuellement. Les activités de production végétale engendreront quelque 8,8 millions de journées soit la moitié du
total.

 

Ainsi la  mise en œuvre du PMV aura des impacts colossaux en termes de croissance économique, d’emplois, des exports et de lutte contre la pauvreté dans toutes les régions.

 

 


Impacts du PMV

En termes d'impact, des retombées très importantes sur la croissance du PIB agricole et sur la lutte contre la pauvreté à l'horizon 2015, sont attendues. En effet, si les moyens financiers, institutionnels et managériaux sont actionnés et les réformes adéquates sont entreprises, les estimations d'impact sont colossales :

Aussi, les enjeux de développement durable et de développement territorial seront mieux raisonnés sur 15-20 ans grâce à une modernisation et une meilleure organisation du secteur. Ainsi, les impacts chiffrés seront :

- Pour le premier pilier : 400 000 exploitations agricoles ciblées avec 110 à 115 Md Dhs d'investissement pour 70 à 900 projets;

- Pour le deuxième pilier : 600 à 800 000 exploitations agricoles ciblées avec 15 à 20 Md Dhs d'investissement pour 300 à 400 projets sociaux.

Afin d’assurer la réalisation des objectifs fixés, il est primordial de signaler que la performance dans la réalisation des objectifs du PMV est un point essentiel. En effet, la capacité de planifier, gérer et  de rendre compte des résultats réalisés est un élément important pour la réalisation des objectifs de développement, depuis l'analyse jusqu'à la mise en œuvre, au suivi-évaluation.

 

Qui produira quoi en 2010 ?

Secteurs

Régions et production

Agrumes

1er rang : Gharb avec 1,38 million de tonnes sur 39 300 ha
2e rang : Souss-Massa-Draa avec 864 000 t sur 34 000 ha
3e rang : l’Oriental avec 528 000 t sur 19 400 ha
4e rang : Tadla-Azilal avec 424 000 t sur 16 200 ha

 

Céréales

1er rang : Chaouia-Ouardigha, Taza-Al Hoceima et Doukkala-Abda avec 1 million de tonnes chacune
2e rang : Meknès-Tafilalet avec 911 000 t
3e rang : Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 860 000 t
4e rang : Gharb avec 790 000 t

 

Maraîchage

1er rang : Souss-Massa-Drâa avec 2,14 millions t sur 25 500 ha
2e rang : Fès-Boulmane avec 1,6 million t sur 20 000 ha
3e rang : Doukkala-Abda avec 1,1 million t sur 23 200 ha

 

Olives

1er rang : Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 861 000 t sur 172 000 ha
2e rang : Taza-Al Hoceima-Taounate avec 660 000 t sur 318 500 ha
3e rang : Fès-Boulmane avec 540 000 t sur 120 000 ha
4e rang : Meknès-Tafilalet avec 413 000 t sur 86 400 ha

 

Cultures sucrières

1er rang : Gharb avec 3,16 millions t sur 47 000 ha
2e rang : Doukkala-Abda avec 1,5 million t sur 20 000 ha
3e rang : Tadla-Azilal avec 1 million t sur 17 500 ha

 

Lait

1er rang : Gharb avec 1,1 million t
2e rang : Tadla-Azilal avec 750 000 t
3e rang : Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 738 000 t

 

Viandes blanches

1er rang : Chaouia-Ouardigha avec 196 000 t
2e rang : Fès-Boulmane avec 113 000 t
3e rang : Meknès-Tafilalet avec 107 000 t

 

Viandes rouges

1er rang : Tadla-Azilal avec 90 000 t
2e rang : Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 64 000 t
3e rang : Meknès-Tafilalet, Chaouia-Ouardigha et Doukkala-Abda avec 60 000 t chacune

 

Source : Ministère de l’Agriculture

 Pour en savoir plus :

www.madrpm.gov.ma